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dégarnie par les préparatifs nuptiaux de M. Angus, et ce dernier fut surpris de voir, sur la glace, une longue bande de papier qui ne s’y trouvait certainement pas, lorsqu’il l’avait regardée pour la dernière fois. Il suivit dans la rue l’énergique Smythe et constata qu’un mètre environ de papier gommé avait été soigneusement collé sur la glace, à l’extérieur. On y avait griffonné : « Si tu épouses Smythe, il mourra. »

— Laura, dit Angus, poussant sa grosse tête rousse dans le magasin, vous n’êtes pas folle.

— C’est l’écriture de ce Welkin, dit Smythe brusquement. Je ne l’ai pas vu depuis des années, mais il ne cesse de me causer des ennuis. Cinq fois, durant ces derniers quinze jours, il a fait déposer des lettres de menaces à mon appartement, et je ne parviens pas à découvrir qui les apporte, à plus forte raison si c’est Welkin lui-même. Le concierge de la maison prétend qu’il n’a vu passer aucune personne suspecte. Et voilà que cet individu se permet d’afficher une sorte de frise, sur un magasin public, tandis que les gens dans le magasin…

— Précisément, dit Angus avec modestie, tandis que les gens dans le magasin, prennent leur thé. Je puis vous assurer, monsieur, que j’apprécie le bon sens que vous mettez à vous occuper immédiatement de cette affaire. Nous pouvons remettre le reste à plus tard. L’homme ne peut pas être bien loin, car je suis certain que ce papier ne se trouvait pas là, la dernière fois que je suis venu à la vitrine, il y a dix ou quinze minutes. D’autre part, il est trop loin