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IV

LES ÉTOILES FILANTES

— Le plus beau crime que j’aie jamais commis, avait coutume de dire Flambeau, dans sa vertueuse vieillesse, fut aussi, par une singulière coïncidence, mon dernier. C’était un jour de Noël. Je m’étais toujours efforcé, en artiste, d’harmoniser mes crimes avec la saison de l’année, ou avec les paysages dans lesquels je me trouvais, choisissant telle terrasse ou tel jardin pour une catastrophe, comme un sculpteur choisit l’emplacement de son groupe. C’est ainsi qu’un gentilhomme campagnard devrait toujours être dévalisé dans une vaste chambre lambrissée de chêne, tandis qu’un juif devrait se trouver inopinément sans le sou, parmi les lumières et les paravents du Café Riche. C’est ainsi qu’en Angleterre, lorsque je désirais soulager un évêque de ses richesses (ce qui n’est pas aussi commode que vous pourriez le supposer), je m’arrangeais pour l’encadrer, si je peux m’exprimer ainsi, dans