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n’user que d’une seule & ne l’être point.

Ce qu’on pourroit faire de mieux, au jugement de M. l’Abbé Castel de S. Pierre, ce seroit de doner quelques marques distinctives aux lettres emploiiées à d’autres fonctions qu’à leurs fonctions ordinaires, de désigner dans chaque mot les lettres qui ne se prononcent pas, & de marquer les voiièles longues. Cet Auteur prétend que notre ortographe est actuèlement toute corrompue, & qu’autrefois il y avoit plus d’analogie entre la manière d’écrire & de prononcer, qu’il n’y en a aujourd’hui. Il trouve que le mal vient de la négligence à suivre dans l’ortographe les changements de la prononciation, & à inventer autant de figures qu’il y a eu dans la suite de sons & d’articulations.

Projet pour
perfectioner
l’ortographe
des langues
de l’Europe
en 1730.
Mais il a doné dans l’écueil contre lequel il vouloit qu’on fût en garde ; car tandis qu’il disoit qu’on ne devoit introduire cette perfection que par dégrés & avec le secours du tems, pour ne pas blesser les yeux, il a violé cette régle si sensée dans le livre même où il la propose, en changeant le g en j, dans sage, négligence, songer ; le c en