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gues dont la prononciation est néanmoins si différente : par exemple u, a dans qualité & dans aquatique ; u, e dans question & dans équestre ; u, i dans vuide & dans suite ; dans Guise manière, & dans Guise nom de lieu ; o, i, e dans ils avoient & dans une oie ; o, i dans je lisois & dans je bois ; e, o, i dans je gageois & dans asseoir.

Quelques Auteurs même de réputation, pour lever l’équivoque de cette syllabe oi, avoient imaginé d’écrire par la syllabe ai les mots où oi ne fait qu’une voiièle composée semblable à celle qui est dans je dirois, dirai, Anglois, Anglais, Français, nom de notre nation François ; je mangeois, mangeais. Mais cet usage a ses inconvénients : outre qu’il renverse les analogies, on peut remarquer que ai a non-seulement le son de l’è ouvert comme dans vrai, & qu’il a encore celui de l’é fermé comme dans j’ai, je chantai, Vrais princ.
de la langue
Franç. 14.
disc. 1746.
je lirai. Ainsi ce seroient de nouvelles difficultés : ce qui fait dire à M. l’Abbé Girard de l’Académie Françoise, Prononcer de
même
différents
assemblages.
qu’il regarde cette entreprise comme une témérité.

Ce n’est pas un moins grand embarras pour des commençants de trou-