&c. on fait passer tout d’un coup les enfants à des phrases entières composées de toutes sortes de syllabes, dont la plupart les embarassent extrèmement, faute d’y être venus par ordre & successivement des unes aux autres. C’est bien pis si on leur fait suivre la méthode d’épeller ; parce que souvent alors, quoiqu’il s’agisse d’un son unique, ils sont obligés de se remplir les oreilles de quatre ou cinq sons différents, qui ne conduisent pas même à articuler celui qu’on cherche, & qui est indiqué par les lettres, faute d’analogie ou de ressemblance, comme dans beaux, pain, mais, loix, cieux.
Prononcer
différemment
les mêmes assemblages de
lettres.
Une plus grande difficulté dans la
manière ordinaire d’aprendre, c’est
lorsqu’on rencontre des assemblages de
lettres qui sont les mêmes dans differentes
voiièles composées, & qui
cependant s’y prononcent différemment :
par exemple a, i dans vrai & dans
j’ai, ou dans j’aimai ; a, o dans Laon
ou Laonois & dans Saone ; o, i dans
oignon & dans foible ; e, u dans
j’ai eu & dans feu.
Il en est de même des assemblages de lettres qui sont les mêmes dans des voiièles composées & dans des diphton-