existait encore néanmoins, à l’époque de la Révolution.
Les bâtiments, abandonnés alors par les pieuses filles qui les occupaient, reçurent une destination en harmonie avec le goût de l’époque. En ce temps de large liberté, les prisons ne suffisant pas à contenir tous ceux que l’on tenait à y enfermer, l’abbaye de la Trinité devint une prison de.... suspects.
Vendue et livrée bientôt après, elle fit place à une vaste maison particulière, qui a été démolie à son tour et noyée dans les immenses constructions actuelles. Plusieurs édifices religieux héritèrent de ses dépouilles ; nous avons vu la fermeture de la porte de son église décorer celle des Carmélites : nous verrons bientôt son riche autel à l’église cathédrale, et un groupe fort curieux du Sauveur au tombeau, à l’église de Notre-Dame-la-Grande.
Disons un mot maintenant de la congrégation religieuse qui occupe aujourd’hui l’ancienne abbaye de la Trinité.
Les Religieuses Filles de Notre-Dame ont commencé à Bordeaux, où elles ont eu pour fondatrice la vénérable Jeanne de Lestonnac, dont la cause de béatification se poursuit actuellement à Rome.
Cette sainte femme se proposa d’établir un Ordre enseignant qui pût préserver les jeunes filles du venin de l’hérésie et de l’esprit du siècle. L’Ordre fut, sur la demande du cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, approuvé par le pape Paul V le 7 avril 1607, et affilié à l’Ordre de Saint-Benoît, par ordonnance du cardinal, le 29 janvier 1608.
La maison de Poitiers fut fondée par la vénérable de Lestonnac elle-même, le 1er mai 1618, et occupa l’emplacement et les bâtiments où nous verrons bientôt la gendarmerie départementale. C’est dans la communauté de Notre-Dame de Poitiers que fut élevée Mlle Louise Trichet, fondatrice des Filles de la Sagesse, dont il sera parlé plus tard.
Dispersées en 1792, les Religieuses de Notre-Dame rentrèrent en communauté, le 29 septembre 1802, dans