Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
NOTRE-DAME-L’ANCIENNE.

giale de son nom ; mais ce point est encore très-douteux, malgré la tradition que nous avons rapportée à propos de la rue de Paille.

Cette église fut primitivement un prieuré de l’Ordre de Saint-Augustin, dont saint Guillaume Ier était prieur avant son élévation à l’évêché de Poitiers, en 1180.

Érigée en abbaye au commencement du XVe siècle (1403), elle ne pouvait lutter avec ses puissantes rivales en influence et en renommée. Cependant, au XVIe siècle, elle possédait des richesses mobilières et des ornements d’un grand prix, qui furent pillés lors du sac des protestants (1562).

Elle fut réformée au XVIIe siècle, et les Génovéfains s’y établirent le 26 août 1652.

En 1736, son revenu était de 4 146 livres ; elle avait droit de justice haute, moyenne et basse, dans le bourg qui en dépendait et dans plusieurs autres lieux.

Avant la Révolution, l’une des paroisses les plus populeuses de Poitiers y était annexée ; elle comptait 1 100 communiants.

Les bâtiments, vendus et défigurés pendant la période révolutionnaire, sont aujourd’hui occupés par les Carmélites, qui possédaient, avant 1789, comme nous le verrons avec détail plus loin, ceux du grand-séminaire actuel.

Notre-Dame l’Ancienne. — Après la rue des Egouts, sur la place Saint-Pierre-Puellier, existent encore, dans la maison no 6, les restes de Notre-Dame-l’Ancienne. C’était une des vingt-quatre paroisses de la ville ; mais des auteurs présument qu’elle ne le fut pas dès l’origine, malgré son titre, et qu’elle fut plutôt alors occupée par des prêtres réguliers ou séculiers chargés de la desserte du monastère de Saint-Pierre-Puellier, sous le patronage duquel elle se trouvait placée dès 1372.

C’était près de cette église que se voyait le sceu † (Sureau) à l’ombre duquel sainte Loubette, selon la légende merveilleuse qui va suivre bientôt, était couchée, lorsque les précieuses reliques qu’elle rapportait