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BOURCANI.


« Si c’était à refaire, les actionnaires qui ont payé l’œuvre de destruction ne seraient-ils point, par hasard, aussi conservateurs que nous ? »

« Dans un siècle où tout acte de la vie humaine semble s’estimer à raison de ce qu’il peut rapporter à son auteur, veuillez, ami lecteur, prendre note de ce qui précède… à titre de moralité. » (2e édition.)

Une note adressée à notre « véracité » nous engage à constater que MM. les actionnaires, dont les capitaux, jusqu’à ce jour, à peu près complètement généreux,

Offrent, chaque matin, à chacun sa provende,
Bientôt, ne seront plus, faute d’un dividende
L’estomac creux, coupons en main,
Exposés à mourir de faim !

Bourcani. — Si le voyageur désirait suivre extérieurement les contours du colosse romain, il devrait, en sortant de l’hôtel d’Évreux, tourner à gauche, suivre la rue droite qui conduit au marché de Saint-Hilaire, puis la rue de Bourcani (Burgus canis).

Ce nom de Bourcani, si bien en rapport avec les habitudes de la population qui séjournait en ce lieu, les désordres de toute espèce qui s’y commettaient, tout nous porte à croire que c’était là que la Cour des Miracles de Poitiers tenait ses assises… Passons…

Suivons la rue du Petit-Bonnevaux, ainsi nommée d’un hôtel qu’y possédait l’abbaye de Bonnevaux, et où résidaient les Religieux de ce monastère quand ils venaient à Poitiers ; celle des Arènes, dont le nom n’a pas besoin d’explication, et la rue Corne-de-Bouc, autrefois de Saint-Ausone, puis des Pénitentes, et qui a sans doute emprunté son nom actuel à sa direction elliptique.

Evidemment toutes ces voies publiques s’étaient créées autour de l’amphithéâtre, dont elles enserraient l’enceinte primitive.

Aujourd’hui, une rue plantée d’arbres, dont le public s’est fait le parrain en l’appelant rue Lubac, du nom de