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SAINT-PORCHAIRE.

le présent. — C’était ce qu’on appelait les Petites Écoles.

Saint Porchaire, l’un des premiers abbés de Saint-Hilaire-le-Grand, contemporain de Grégoire de Tours, fonda, vers la fin du VIe siècle, le monastère qui prit son nom, devint un prieuré dépendant primitivement de l’abbaye royale, et plus tard, et sous la condition de certaines redevances, fut soumis à l’abbaye de Bourgueil. En dernier lieu, il était réuni au Petit-Séminaire.

Les reliques du patron de cette église ont été découvertes en 1676 dans la crypte de la chapelle de Saint-Sauveur, située de l’autre côté de la rue, à l’extrémité nord du magasin actuel que décorent les armoiries et le nom de la ville de Poitiers ; elles étaient renfermées dans un sarcophage en pierres de petite dimension, taillé en forme de chevalet, portant cette inscription :

IN hoC TvMVLo RqIeSci ScS PoRCRIus.

Ces restes précieux reposent aujourd’hui dans l’église paroissiale de Saint-Porchaire.

Avant la Révolution, ils étaient exposés, dans une belle châsse en argent, en une vaste niche à droite du grand autel.

Cet autel n’était pas le même que celui d’aujourd’hui, lequel appartenait aux Bénédictins de Saint-Cyprien. Saint-Porchaire a pris en outre les boiseries de Saint-Didier et une statue de la Vierge provenant de Saint-Hilaire.

Cette église est une œuvre du XVIe siècle. Ses deux nefs sont séparées par des colonnes cylindriques sans chapiteaux, sur lesquelles retombent les nervures des voûtes, ce qui leur donne l’aspect de véritables palmiers. Elle n’offre rien de remarquable.

On peut dire même que sa construction est disgracieuse, et qu’elle autorise à condamner sans appel le système des églises à deux nefs, dont elle offre un exemple heureusement assez rare sous le rapport architectonique aussi bien que sous le rapport de la convenance pour les cérémonies du culte catholique. Cepen-