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L’HÔTEL DE VILLE.

dépourvue de style et d’ornement ces mots : Hôtel de ville, vous ne vous douteriez point assurément que les bâtiments, plus maussades encore, qui complètent cette triste construction, aient pu contenir autrefois toutes les choses importantes qu’ils renfermaient.

Il fut décidé, en 1767, que l’entrée de l’hôtel de ville serait démolie et remplacée par un nouveau portail, dont les dispositions seraient telles qu’il pût recevoir l’ancienne horloge. (Nous verrons plus loin l’histoire de cet instrument populaire.)

Cependant ce ne fut que le 12 thermidor an XII (3 juillet 1804) que M. Bourgeois, maire de Poitiers, posa la première pierre du nouveau portail, qui reçut, longtemps après, en 1846, l’horloge régulatrice indispensable, écrivait alors une plume fort peu réactionnaire, « pour conjurer l’anarchie constante qui « régnait entre toutes les horloges de la ville ».

Ainsi donc, pour sauver du chaos anarchique
Le peuple horologique
Et sans songer à mal — notez ce point, lecteur —
Ce qu’il faut, avant tout, c’est un… Régulateur.

Saisissons à la volée cette réflexion et, sans nous y arrêter, dans la crainte de quelque mauvaise pensée, pénétrons dans l’enceinte municipale.

C’était là que la Commune de Poitiers, et plus tard l’Université et la librairie (bibliothèque), se trouvaient fraternellement réunies.

Parlons d’abord de la Commune. L’institution de la Commune de Poitiers, l’une des plus anciennes de France, remonte à Aliénor d’Aquitaine. La première charte est de l’année 1199, confirmée plus tard avec accroissement de priviléges par Philippe-Auguste en 1204, 1214 et 1222.

Voilà, certes, de vieux titres de noblesse municipale, et nous estimons que leur date ne nuit en rien à leur valeur. Elle prouve l’habileté de ce grand roi, qui infusait par là aux populations de l’Aquitaine, un peu hésitantes encore sous l’empire des idées féodales, le