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PLACE D’ARMES

Nos premières hypothèses admises, nous vous prenons par la main, décidé à ne plus la quitter avant le terme de notre course.

Pendant le trajet, qui sera long, cette main deviendra peut-être celle d’un ami, lors même que nous ne serions pas d’accord sur des points où vous respecterez toujours, parce qu’elles vous paraîtront sincères, les convictions que vous ne croiriez pas devoir partager.

Mais, auparavant, veuillez jeter un coup d’œil sur notre plan, dégagé de détails topographiques inutiles, et qui sera pour vous le fil d’Ariane, à l’aide duquel vous sortirez sans effort, sinon sans fatigue, du dédale de nos rues quelque peu tortueuses.

Dirigeons-nous maintenant vers la place d’Armes, qui va devenir notre point de départ.

Place d’Armes.— Cette place, autrefois le Marché vieil, nom qui indique sa destination primitive, fut appelée place Royale après la cérémonie du 25 août 1687, époque à laquelle eut lieu, avec grande pompe et accompagnement de cloches, sermons, tambours, trompettes, scènes théâtrales et mythologiques, ballets, feux de joie, symphonies, soupers publics et danses, l’érection d’une statue de Louis XIV par le corps des marchands de la ville de Poitiers, en souvenir du rétablissement des arts et du commerce. Cette œuvre fut confiée au sculpteur poitevin Girouard, qui a laissé plusieurs compositions en diverses abbayes de France, et qui est mort en 1720 à l’abbaye de Prières, diocèse de Vannes. (Voir notre article au Dictionnaire des Familles du Poitou, t. II, p. 160.)

Le monument, tout en pierre peinte en bronze, se composait d’un piédestal enrichi de sculptures, et dont les quatre coins étaient soutenus par quatre Termes, représentant les diverses nations subjuguées. La statue pédestre du grand roi dominait cette scène ; le prince était habillé à la romaine, avec un manteau fleurdelisé. C’était le goût du temps ; il est vrai que, par compen-