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VILLESALEM.

publique de faire reproduire ces images curieuses par la lithochromie, dans un ouvrage où rien n’a été épargné, et dont le texte fut confié à la savante plume de P. Mérimée.

Cher lecteur,

En vérité, vous êtes arrivé si près de nous, que la pensée de vous en rapprocher encore nous excite à profiter des quelques pages non encore tachées d’encre qui nous restent pour vous engager à regagner le chemin de fer à Châtellerault, en passant par notre gracieuse et coquette ville du Blanc, l’antique Oblincum des Romains.

Villesalem. — S’il vous plaisait, en quittant Saint-Savin pour atteindre le Blanc, dévier un peu de la ligne droite, vous ne regretteriez point l’allongement de l’étape, car il vous procurerait la vue d’un vrai joyau d’architecture romane religieuse ignoré du plus grand nombre, parce qu’il gît sans renom au milieu d’une vaste solitude propice seulement aux prières de ses hôtes d’autrefois.

Des routes excellentes y conduisent pourtant.

Après la sortie de Saint-Savin, à 500 mètres environ, on suit la première route à droite ; à 4 kilomètres, on salue, en passant, le château nouvellement restauré de Villemort ; à 4 kilomètres plus loin, on traverse le bourg de Béthines, dont les nombreux cercueils en pierre accusent la très-haute antiquité, et qui dut être une de ces Ecclesiæ Matrices autour desquelles aimaient à dormir les générations religieuses qui ont enfanté des fils moins religieux que leurs pères.

La route de la Trimouille vous conduit, à 5 kilomètres de là, à son point de jonction avec la route du Blanc. Alors, tournant à droite, dans la direction de la Trimouille, à angle droit, vous apercevrez, sur la main droite, un clocher carré au pied duquel vous conduiront le chemin public et une allée particulière.