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UN BAPTÊME À FAIRE.

l’implacable histoire une triste page de nos annales, il est plus impossible encore d’imposer au patriotisme poitevin le supplice sans fin qui forcerait nos lèvres frémissantes à prononcer chaque jour et à chaque instant du jour un nom désormais fatalement lié par un trait d’union sanglant à celui de… Queretaro !

Oui, notre patriotisme vrai substituera au lamentable souvenir d’une couronne placée par la main de la France sur un front qu’elle a laissé découronner, le souvenir heureux de l’héroïne française qui, à Poitiers, vint prendre par la main le « petit roi de Bourges» pour en faire, à Reims, en face de l’intrus anglais de Paris, le vrai roi de France, mourant plus tard, couronne en tête, roi de France et Charles le Victorieux !

Oui, à Poitiers, le nom si purement français de Jeanne d’Arc étouffera patriotiquement le nom étranger que les lois les plus vulgaires de la courtoisie — qui est française, elle aussi — défendent d’ailleurs de proposer désormais à la signature de l’hôte condoléant de Salzbourg !

Et, en attendant, notre main se refuse à inscrire dans ce livre patriote un nom qui ne l’est pas !

1872. — Nous tenons à le répéter ici — et les hommes de cœur comprendront pourquoi cette déclaration — nous n’avons pas changé un iôta à ce texte de 1868 !



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