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UN BAPTÊME À FAIRE.

ment le devoir d’éviter les réels dangers qu’engendrerait l’instabilité de choses que des raisons d’ordre public condamnent à rester stables.

2o Il ne faut admettre ces changements que lorsqu’ils sont commandés par des motifs d’un caractère réellement sérieux.

3o Quand on s’y résigne, il ne faut pas que ce soit en vue de remplacer une indication historique ou monumentale du passé, si modeste qu’elle puisse être, par une indication du moment, dont on sera trop naturellement tenté d’exagérer la valeur, en la comparant à celle de son aînée, tandis qu’au fond elle serait ejusdem farinæ.

4o Dans une ville de province, ce sont surtout, et sauf des cas exceptionnels fort rares, les célébrités locales, de valeur même secondaire, qui ont droit à voir consacrer et perpétuer leur nom dans la mémoire des générations dont elles sont l’honneur, et auxquelles elles doivent, pour ainsi dire, faire chaque jour ce cours d’histoire populaire qui fait aimer la petite patrie au profit de la grande.

5o Avant tout, il est prudent de se défier d’un entraînement irréfléchi vers les noms empruntés à la politique du jour. Celle du lendemain — qui, en France, est ordinairement l’antipode de celle de la veille — croira faire acte utile de puissance et de force en tuant le nom de la veille, qui, pour elle, est nécessairement un nom ennemi, sauf à subir le surlendemain, à titre de juste représaille, la même sotte exécution.

Voyez, comme exemple, les regrettables mutilations dont nos monuments les plus inoffensifs sont partout les victimes, à cause de la seule épithète qu’il a fallu changer trois fois en cinq ans !!!

Passant à l’application de ces principes, que nous estimons sages, voici quelques idées.

On a bien fait de substituer à un nom fâcheux le nom