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L'HOSPICE DES INCURABLES.

gant, pis encore… chut ! N’avez-vous jamais vu d’honnêtes et savantissimes savants qui,

— Pardonnez ce travers au pauvre esprit humain, —
Honteux de n’avoir sous la main,
Pour expliquer un fait, qu’une raison commune,
S’en vont en chercher… dans la lune ?

C’est près de là qu’était le fameux tonneau de Saint-Pierre-le-Puellier, dont nous avons parlé page 85.

209. — Cimetière de l’Hôpital-des-Champs. — L’ordonnance de 1776, qui interdisait d’enterrer dans les églises, devait avoir plus tard pour complément obligé le décret du 23 prairial an XII, qui prohiba les sépultures dans l’intérieur des villes, et fixa la distance à laquelle elles devaient être établies en dehors des centres de population. En vertu de cette prescription, les cimetières que chaque paroisse et chaque communauté possédait à Poitiers auprès de chaque église furent remplacés par deux cimetières, et plus tard par un troisième, dont nous dirons quelques mots.

Le cimetière de l’Hôpital-des-Champs, situé sur la rive droite du Clain, entre la ligne de fer et la rivière, à peu de distance du pont-viaduc, faisait partie d’un hôpital consacré, en 1520, aux pestiférés qui encombraient la ville de Poitiers, décimée par ce cruel fléau. Ce fut François Fumée, maire sortant, qui acheta le terrain et en fit don à la ville.

Passons à l’est.

153. — L’hospice des Incurables. — La création de cet établissement situé sur la rive droite du Clain, au delà du Pont Neuf, a été inspirée par le Père de Montfort (v. l’article de l’hôpital général, page 203), et réalisée par M. Délimeric d’Echoisi, grand-prieur d’Aquitaine, qui recueillit en 1735 quelques malades dans une maison achetée dans ce but charitable, et fit construire plus tard un hôpital plus considérable dans un jardin public.