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SAINTE-TRIAISE. — PORTE DE LA TRANCHÉE.


Sainte-Triaise. — Cette église paroissiale était située immédiatement après la chapelle de Saint-Agon. Le premier monument historique cité par Dufour sur cette église est de 965. D’après le même auteur, les modillons de la façade principale indiquaient une construction du XIe siècle. C’était dans le mur de cet édifice, beaucoup plus récemment construit, et du côté du cimetière, qu’était encastré le bas-relief dont nous avons donné le dessin à l’article du Musée des antiquités de l’Ouest. (V. p. 250.) Le terrain qu’occupait cette église, ainsi que le cimetière qui y était contigu, et où se trouvait la chapelle de Saint-Agon, forment maintenant un jardin particulier.

Cette paroisse, qui comptait 800 communiants, dépendait, ainsi que celles de Saint-Pierre-l’Hospitalier et de Notre-Dame-de-la-Chandelière, de la juridiction du Chapitre de Saint-Hilaire. Ces trois paroisses étaient soustraites complétement à la juridiction épiscopale, et même leurs églises n’avaient point de fonts baptismaux. C’était un hebdomadaire de Saint-Hilaire qui était chargé d’administrer ce sacrement aux enfants des trois paroisses dans l’église abbatiale. Avant la Révolution, Lecesve, dernier curé de Sainte-Triaise, s’était insurgé, sur ce point important, contre sa métropole. La Révolution lui donna gain de cause complet en le décorant de la mitre constitutionnelle. Ses débuts promettaient une telle fin.

Porte de la Tranchée. — À l’extrémité de la rue Sainte-Triaise, un peu à gauche, s’ouvre la porte de la Tranchée. Elle était autrefois située un peu plus bas ; mais, quelques années avant la Révolution, elle fut placée dans l’axe de la rue à laquelle elle a donné son nom. Ce nom, elle le devait elle-même, sans doute, à quelques fossés et tranchées qui y avaient été pratiqués au temps des guerres, pour protéger la ville, assez mal défendue de ce côté, contre les approches de l’ennemi. C’est à cette porte qu’eut lieu la déconfiture miraculeuse des Anglais, dont nous avons parlé en détail à propos de