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SAINT-HILAIRE-LE-GRAND.

des églises de Saint-Porchaire, de Saint-Pierre et de Sainte-Radégonde. Ce portail, construit de 1448 à 1475 par Robert Poitevin, trésorier du Chapitre, était remarquable par ses jolies sculptures, qui représentaient des apôtres et des saints. Il fut horriblement mutilé par les protestants.

Un fort beau clocher en pierre, le plus élevé des clochers de la ville, existait en 1590, époque à laquelle il s’écroula. Il fut sans doute alors remplacé par la flèche en charpente qui, avant la Révolution, renfermait, comme celle de Sainte-Radégonde, les petites cloches dites les primes. Le clocher actuel était surmonté alors d’une toiture plus gracieuse et plus élevée, terminée par une lanterne ; mais il ne contenait pas les cloches, qui étaient trop grosses et trop lourdes.

Vendue nationalement, le 1er pluviôse an vii (20 janvier 1799), au citoyen Roy dit Cassandre, moyennant le prix ultérieurement fixé à 19 000 francs ! ! l’église de Saint-Hilaire fut bientôt en ruines. Et lorsqu’il s’agit de restituer l’antique collégiale au culte restauré (1805), on ne trouva rien de mieux à faire que d’en démolir à grands frais une partie pour conserver l’autre. Les annexes du midi et de l’ouest et celles des deux bas-côtés furent détruites, les quatre premières furent supprimées.

Réduite à moins de moitié de sa longueur, l’église royale vit son portail latéral et ses chapiteaux, dont les fleurons mis à l’envers offraient l’apparence d’une fort laide figure, s’encadrer dans un ignoble pignon. En revanche, elle hérita de la porte en bois qui fermait l’église des Bénédictins de Saint-Cyprien. Ce n’était pas la peine d’y ajouter l’immense oculus qui jetait à l’intérieur une lumière beaucoup trop vive, puisqu’elle devait éclairer d’horribles mutilations dans les membres de l’édifice et de pauvres embellissements dans ses décorations intérieures.

L’église de Saint-Hilaire contenait autrefois plusieurs tombeaux qui furent indignement profanés par les protestants, lors de la surprise de 1562. Parmi ces tombeaux, on remarquait ceux de saint Fridolin, l’un des premiers