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LES JACOBINS.

deux cours fort nombreux, dont le second se fit au collége de l’Université, appelé collége de Sainte-Marthe.

Ces cours, qui, dans les derniers temps, devaient être suivis pendant trois années, sans compter les deux années préalables de philosophie, étaient faits par des Religieux de l’Ordre, parmi lesquels on a compté des professeurs doués d’un véritable talent.

Au bout des trois années, ou, moyennant dispense, après deux années de théologie, on était admis au séminaire, où l’on recevait les Ordres sacrés.

Quant aux grades dans la faculté, il fallait les conquérir en outre par des épreuves et des thèses publiques. Ces épreuves étaient nombreuses avant que l’on pût atteindre au doctorat. Pour avoir le droit de couvrir son chef du bonnet de docteur, on devait se faire recevoir maître ès-arts (v. page 246), puis subir deux examens sérieux, puis soutenir une thèse solennelle (la thèse tentative).

Au bout de deux années, pendant lesquelles il fallait assister à toutes les thèses et y argumenter, sans préjudice des trois thèses personnelles mineure et majeure ordinaire et opportunique (la sorbonique de Paris), on était enfin admis à soutenir la thèse aulique.

C’était, comme nous l’avons dit, dans l’église de Sainte-Opportune (in Scholis Opportunicis) qu’avaient lieu les actes pour les grades de la Faculté de théologie ; nous en avons dit les motifs, page 181.

L’Université assistait en corps à ces thèses, et la cérémonie s’ouvrait par un discours latin de quelques phrases que prononçait un enfant en costume ecclésiastique, et qui commençait toujours par ces mots : Rector magnifice, proceres academiæ sapientissimi, baccalaurei subtilissimi, omniumque ordinum auditores ornatissimi, etc. Les dragées, dont l’apprenti orateur était ordinairement bourré après la représentation, n’étaient pas sans doute ce qu’il goûtait le moins dans le chef-d’œuvre d’éloquence du soutenant.