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NOTRE-DAME-LA-GRANDE.

pure, ne sont pourtant pas décidément non plus celles des capitales gothiques rondes ; elles indiquent, par conséquent, une époque intermédiaire.

« Le style des figures, qui tient à la fois de la gravité et de l’immobilité romane, et du mouvement propre aux premiers essais du XIIIe siècle, confirme également cette présomption.

« Sans nous arrêter à examiner si un deuxième vocable a été réellement imposé à l’église de Notre-Dame-la-Grande à l’époque où la figure de la sainte Vierge aurait été superposée sur celle de son Fils, ne pourrait-on pas émettre cette opinion :

« Étant données la date du Miracle des Clefs, et, en tout cas, la reconnaissance incontestable de la cité pour la préservation miraculeuse qu’elle croyait devoir à la Mère du Sauveur, et dont elle monumentait le souvenir, à chaque pas, dans ses rues, sur ses ponts, dans ses temples, on serait autorisé à croire que la substitution de l’image de la Vierge Marie à celle de son Fils, dans la décoration principale de l’église de Notre-Dame, a eu lieu à l’occasion et en mémoire de l’événement miraculeux, qui coïnciderait précisément avec l’époque assignée par notre iconographie religieuse à la peinture murale dont nous venons de donner la description. »

Dans le chœur, se trouvent deux lutrins en cuivre, œuvre de moulage et de gravure qui mérite examen.

L’un est aux armes de P. Morin, abbé en 1696. L’autre, installé récemment, vient de l’ancienne abbaye de la Réau, et porte sur le pied trois médaillons gravés indiquant sa provenance : le premier médaillon contient l’image de saint Augustin, dont la règle était suivie à la Réau ; l’autre, l’image de Notre-Dame, sous le vocable de laquelle était placée l’église de cette abbaye ; le troisième enfin porte les armes royales.

Les stalles, qui sont celles des anciens chanoines, et qui étaient séparées du reste de l’église par une muraille précédée d’un jubé, n’offrent rien de remarquable.