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NOTRE-DAME-LA-GRANDE.

Puissent ces embellissements de Notre-Dame-la-Grande se continuer, grâce au zèle et à l’intelligence du pasteur qui gouverne cette religieuse paroisse !

La fresque antique qui couvre la voûte dominant le maître-autel a été découverte en décembre 1852. Elle est trop importante, au point de vue de l’art iconographique religieux, pour que nous puissions la passer sous silence.

Nous emprunterons tout naturellement à l’auteur (M. de Longuemar), qui l’a dessinée avec le soin et l’exactitude qui lui sont habituels, la description qu’il en a faite dans le premier Bulletin de 1853 de la Société des antiquaires de l’Ouest.

« Cette vaste composition, qui clora dignement, une fois restaurée, l’ensemble des peintures de cette église empreinte d’un cachet si original, ne comprenait pas moins de trente figures principales, outre de nombreux accessoires ; plusieurs ont presque disparu. Au fond de la coupole, la Vierge, avec l’enfant Jésus sur ses genoux, occupe le centre d’une auréole de forme elliptique brisée, au sommet de laquelle planent deux anges. De saintes femmes, dans l’attitude de l’adoration, se tiennent debout trois par trois de chaque côté.

« Sur les côtés de la coupole qui font retour, les douze apôtres, assis ou debout, dans des niches formées par des arcatures continues, sont rangés six à la droite et six à la gauche du groupe central ; puis viennent deux tableaux d’âmes suppliantes, sous la forme de figures nues et sans sexe, encadrés chacun entre deux archanges qui de leurs gestes désignent le ciel de la voûte. Ce ciel est occupé par un médaillon fort endommagé, qui pourrait avoir contenu une main nimbée, ou peut-être l’Agneau apocalyptique. Entre ce médaillon placé du côté de la nef et le groupe de la Vierge, tout le dos de la voûte était rempli par l’image colossale d’un Christ triomphant au milieu d’une auréole bilobée, à laquelle étaient accolés des anges de support et les tétramorphes évangéliques.

« Ce dernier tableau a été le plus maltraité de tous