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HISTORIQUE.

tinées de la Gaule, lorsque l’épée de César vint lui demander compte du sang versé par l’épée de Brennus ; il fut alors soumis par Publius Crassus, lieutenant du futur dictateur, et il fournit à la flotte du vainqueur son contingent, lorsqu’il alla attaquer les Vénètes.

Cependant, lors du soulèvement d’une grande partie de la Gaule, les Pictons suivirent l’élan national, à l’exception de quelques personnages, dont l’un, entre autres, a laissé un nom historique qui se rattache à l’existence même de la ville de Poitiers.

Nous voulons parler du Picton Duratius. Demeuré flidèle aux Romains, ce chef soutint contre Dumnacus, chef des Andes (Angevins), dans la capitale même des Pictons (Limonum), un siége en règle, qui annonce l’importance relative, à cette époque, de cette cité au milieu des bourgades sans défense de la Gaule vaincue.

Une monnaie a été frappée au nom de ce personnage : nous la reproduisons, comme étant le monument le plus ancien de l’existence de notre cité.

(Le savant de Saulcy a cru voir dans l’effigie de l’obvers de cette monnaie la tête de Vénus, dont prétendait descendre, comme on sait, Jules César. — Revue numismatique, 1851. p. 396.)

Cette existence antique, nous la réclamons pour la ville actuelle, en dépit des prétentions de certains auteurs qui placent le Poitiers primitif au lieu dit le Vieux-Poitiers, près duquel les voyageurs qui arrivent de Paris passent, après avoir vu se réunir les eaux du Clain et de la Vienne. Ce lieu, où subsistent encore quelques restes de constructions, n’était qu’une mansio romaine, établie au lieu où les Gaulois avaient laissé les traces de leur séjour, et tout au moins un monument