Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.
274
NOTRE-DAME-LA-GRANDE.

voici ; nous la donnons dans toute sa saveur poitevine :

Balthazar je m’appelle,
18,600 je pèse ;
Si l’on ne me croit pas,
Qu’on me descende et me pèse ;
Mais quelque marché que je fasse,
Qu’on me remette en place.

Quiou qui qu’ou reloge a fat foaire,
O l’est in moaire nommé Boilève,
A cause que lez pouvre geans
Gne ne sçaviant à quo l’houre iglz diniant.

Après 400 années d’existence, ce monument, qui était assurément le plus populaire de tous, ayant été altéré par le temps malgré des tentatives inutiles pour arrêter sa ruine, on dut aviser à la descente du lourd fardeau qui l’écrasait. Ce fut en janvier 1787 que l’architecte Galland fit, avec un succès inespéré, cette opération difficile moyennant 6 000 liv.

Échappé au vandalisme révolutionnaire, grâce aux résistances honorables de la municipalité, ce timbre colossal, qui était aussi une œuvre d’art fort remarquable, fut condamné par des décrets impériaux : cassé à petits morceaux pour être vendu plus cher, il fournit matière à la fonte de plusieurs sonneries, et le prix qui en provint fut affecté à l’établissement du lycée de Poitiers. Nous avons vu déjà que la bibliothèque y avait aussi apporté son contingent.

Quant à la tour, qui n’était plus d’aucune utilité, et qui n’avait aucun mérite architectural, elle fut démolie de 1813 à 1815. Sur une partie du terrain qu’elle occupait, fut bâtie la maison no 12 ; le reste augmenta d’autant la place du Marché. (V. dans les Bulletins des antiq. de l’Ouest. 1844-46, p. 221. le Gros Horloge, par M. Pilotelle.)

Notre-Dame-la-Grande. — Voici assurément