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MUSÉE DES ANTIQUITÉS DE L’OUEST.

afin d’empêcher qu’il ne s’en allât en morceaux, sous les efforts répétés des couteaux toujours agissants.

Et si vous tentiez, à votre tour, sur ces restes informes, le moindre frottement, il s’en exhalerait aussitôt une odeur désagréable qui l’avait fait nommer la pierre qui pue et que nos grands-pères et les anciens Guides expliquaient ainsi :

Selon eux, ce tombeau avait contenu les restes d’un grand coupable, d’un trois fois réprouvé ; et, lorsque le démon le quitta pour courir à d’autres victimes, sur la tombe même il fit…

Ce qu’il fit, le latin oserait vous le dire ;
Moins brave, le français s’y refuse tout net ;
Mais, entre nous, sachez — et cela doit suffire
Pour aider votre flair — que le mot rime en… ET.

Et de là l’odeur sui generis, que cette pierre diabolique aurait gardée jusqu’à nos jours.

La science n’accepte pas cette explication merveilleuse : pour elle, en dépit des affirmations des anciens Guides, la pierre qui pue est tout simplement du calcaire fétide qui doit l’odeur en question à la présence de l’hydrogène sulfuré qui en forme la base. Ah ! que la science est prosaïque !!

Plus près de nous (no 11), vous voyez un autel votif gallo-romain venant de Bapteresse, près Poitiers, dessemblant beaucoup à celui qui fut trouvé en 1711 sous le chœur de la cathédrale de Paris. — Les personnages sculptés grossièrement sur ses quatre faces représentent Mercure, Hercule, et, selon les uns, Mars et Vulcain ; selon d’autres, Minerve et Apollon.

Nos 115 et 116. Inscriptions du XIIIe siècle provenant de l’église abbatiale de Charroux, dont elles constatent la fondation par Charlemagne et Roger.

Avec ces fragments de pierres en cônes tronqués, à côté desquels gisent d’autres fragments taillés en creux, recomposons les meules de camp que les Romains emportaient avec eux dans leurs marches guerrières.