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FACULTÉ DES LETTRES.

c’est-à-dire avoir fréquenté les deux cours de philosophie et de physique enseignés au collége.

Les examens se faisaient avec plus d’appareil qu’à la Faculté de droit ; mais les actes qui terminaient la deuxième année, et qui avaient lieu au collége (lycée) dans la salle des exercices (aujourd’hui salle de récréation des jeunes élèves), étaient accompagnés d’un luxe de discours, d’argumentateurs, de thèses et d’assistants assez effrayant pour ceux qui n’auraient pas connu le moyen, quelquefois trompeur cependant, des arguments communiqués.

Le grand costume de la Faculté des arts se composait d’une robe courte en moire de soie violette bordée d’hermine.

Cette Faculté disparut avec ses sœurs en 1789, et ressuscita pour Poitiers au souffle réparateur du décret du 17 mars 1808. Supprimée par ordonnance du 18 janvier 1816 avec seize autres Facultés, celle de Poitiers a été rétablie par l’ordonnance du 8 octobre 1845, et installée solennellement le 18 novembre suivant. Son premier doyen fut M. Derome.

Dans la première période de son existence (de 1808 à 1816), la Faculté des lettres de Poitiers n’a reçu que deux docteurs, parmi lesquels nous aimons à citer notre savant et regretté confrère, M. Cardin, si profondément versé dans l’étude de la linguistique.

La Faculté n’a pas dépassé le même nombre de docteurs dans la période de 1845 à 1872.

Voici les chaires dont se compose la Faculté de Poitiers : philosophie, — histoire, — littérature ancienne, — littérature française, — littérature étrangère.

Ces cours sont publics et se font dans une des salles du palais universitaire ; c’est dans la même salle qu’elle tient ses sessions d’examens pour le baccalauréat, la licence et le doctorat.

La justice nous oblige à confesser, malgré notre amour-propre poitevin, qu’aucune ville, sauf peut-être Paris, dans l’antique Sorbonne, n’a consacré aux lettres un local plus froid, plus lugubre et moins confortable.