que ces étudiants étant censés « vivre noblement», comme on disait en style légal et officiel, jouissaient du privilége qu’avait la noblesse de porter l’épée.
S’ils furent en aussi haut renom, si la Faculté produisit de doctes magistrats, de savants professeurs, des littérateurs distingués, n’allez pas croire qu’il n’y eût pas de nombreux maraudeurs, joueurs de riboute et autres, faisant l’école buissonnière et manquant à l’appel.
Nous avons vu déjà la malicieuse plaisanterie de l’enseigne du jeu de paume de l’Estude ; Rabelais nous dit aussi que les étudiants du XVIe siècle étaient de loisir et ne savaient à quoi passer le temps ; et, avant la Révolution, on savait faire son droit en bottes, c’est-à-dire ne paraître à l’école, et même à Poitiers, que pour prendre les inscriptions d’alors ; cela se fait encore, dit-on… à Paris, la ville par excellence pour les facilités de toute nature données aux écoles buissonnières de tout genre. Et, à propos de cette triste spécialité de la moderne Babylone :
Les épreuves, du reste, n’étaient pas très-rudes. Les examens se faisaient en tête à tête chez quelque professeur ; les thèses seules se soutenaient en public dans la salle des cours, qui était, comme nous l’avons dit, la grande salle actuelle de l’hôtel de ville, et devant un seul professeur, les réunions de la Faculté n’ayant lieu que pour les thèses de licence marquantes et pour le doctorat. Dans ce cas, le présidial, les trésoriers de France et le corps de ville étaient invités, et certes ce devait être fort amusant pour eux. Passe encore pour le présidial, c’était son affaire ; peut-être même pouvait-il trouver là quelque chose à appliquer ; mais les trésoriers ? mais le corps de ville ? Voyez-vous d’ici le Conseil municipal d’aujourd’hui condamné à subir l’assistance aux thèses de MM. les aspirants licenciés ?
Avant la Révolution, le grand costume de la Faculté