Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.
242
L’ÉCOLE DE DROIT.

tre doyen de l’École, dont nous avons parlé à propos de la place d’Armes (page 60). Ce buste, œuvre du fameux statuaire David (d’Angers), a été placé dans cette salle, où retentit pendant si longtemps la parole éloquente de notre illustre maître, par la reconnaissance de ses élèves. Ce monument, simple, digne, honore ceux qui l’ont élevé, aussi bien que l’homme qui sut l’inspirer. Plus loin sont la salle du conseil, et deux salles de cours, et au-dessus le secrétariat et la bibliothèque, qu’il ne faut pas confondre avec la bibliothèque publique.

Elle a été fondée, il y a une trentaine d’années, par les professeurs, et elle est entretenue au moyen d’une cotisation mensuelle prélevée sur leur traitement.

Cette collection, due à une générosité si honorable s’est enrichie de divers dons. Les plus nombreux datent du ministère de M. Bourbeau, doyen de la Faculté avant d’être ministre de l’instruction publique.

Disons maintenant ce que fut autrefois cette école et ce qu’elle est aujourd’hui.

L’origine de la Faculté de droit remonte à 1431, époque à laquelle, ainsi que nous l’avons dit à l’article de l’hôtel de ville (page 46), eut lieu l’institution de l’Université de Poitiers, dont la Faculté de droit civil et canonique faisait partie.

Elle jouit, dès l’origine, d’une réputation méritée, que lui valurent la science de ses professeurs et le soin qui fut apporté par ce corps éminent à se recruter parmi les supériorités réelles du temps. Le nombre des élèves grandit avec la renommée de l’école, et il s’éleva à un chiffre tel, que ce devint à Poitiers une véritable puissance, avec laquelle il fallut plus d’une fois compter sérieusement, mais qui rendit aussi des services quand on dut s’adresser à son courage.

Nous ne dirons pas, avec quelques écrivains, que ce fut à ces services spéciaux que les étudiants de Poitiers devaient le droit de porter l’épée, droit dont ils usaient et abusaient avant la Révolution. Ce droit était commun aux étudiants de toutes les Universités, sans doute parce