Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.
230
L’ÉGLISE SAINT-DIDIER. — LA REGRATTERIE.

tion habile de M. le conseiller Pilotelle, membre de la Société des antiquaires de l’Ouest, le palais de justice fut l’objet d’une restauration qui, bien que malheureusement trop incomplète encore, fait le plus grand honneur à messieurs de la cour et à la mémoire de l’homme plein de zèle et de goût qui s’y devoua si résolûment.

Durant le calamiteux hiver de 1870-1871, les énormes bûches placées depuis longtemps dans ces deux immenses cheminées servirent enfin à réchauffer de nombreux bataillons de mobiles revenant de la guerre, et que la ville, déjà encombrée de soldats de toutes armes, s’était vue obligée de loger, pendant plusieurs mois, dans le sanctuaire de la justice.

L’église Saint-Didier, église paroissiale, était située à peu de distance du palais, sur l’emplacement qu’occupe aujourd’hui la maison no 7, formant le coin du plan et de la rue Saint-Didier ; elle n’offrait rien de remarquable. Son clocher en pierre était surmonté d’une toiture pointue en charpente et ardoise.

Vendue nationalement, elle n’a été démolie que depuis quelques années. Aux jours de fêtes solennelles, on décorait son sanctuaire d’une tapisserie donnée par le Chapitre de la ville de Langres, dont saint Didier avait été évêque. Cette tapisserie, sur laquelle étaient brodées les armoiries du Chapitre, et qui représentait plusieurs traits de la vie du Saint, fait aujourd’hui partie du mobilier municipal, et figure dans toutes les fêtes qui exigent un certain appareil d’échafaudages. Ce n’était pas précisément le but des donateurs.

La paroisse de Saint-Didier comptait, avant la Révolution, 1 800 communiants. Les deux cimetières de cette paroisse, qui étaient contigus, ont formé le plan actuel de Saint-Didier. L’ancien cimetière a formé la partie N.-O. ; le nouveau, la partie plus rapprochée de l’église et du palais. Au milieu de ce dernier se trouvait un puits autour duquel on allait en procession chanter un Libera, au jour des Morts.

La Regratterie. — A l’extrémité de la rue Saint--