Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
LE PALAIS.

ont été utilisées, à l’époque de la Révolution, dans l’église de Sainte-Radégonde.

La chapelle des Cordeliers est aujourd’hui une salle de gymnastique.

Le magasin de poudres de la ville était voisin des Cordeliers, ce qui faillit causer de grands malheurs, lorsque, en 1678, le feu prit au couvent et y fit beaucoup de dommage. La bibliothèque faillit être consumée.

Presque un demi-siècle auparavant (1627), tandis que le roi Louis XIII faisait le siège de la Rochelle, le grand Conseil, pour se rapprocher de lui, se réunit à Poitiers, et ce fut aux Cordeliers qu’il tint ses séances.

Les Cordeliers, auxquels on donnait le titre de Pères, avaient pour supérieur un gardien. Ils étaient, ainsi que les Carmes et les Jacobins, affiliés à l’Université. Ils fournissaient aussi des prédicateurs à la ville. C’était à eux qu’appartenait, avant la Révolution, le triste privilége d’assister les criminels que la justice des hommes livrait au bourreau. À cette époque, ils n’étaient plus que six Religieux dans leur couvent.

Presque vis-à-vis de l’ancien monastère des Cordeliers se dresse la façade méridionale du Palais de justice ; ce monument mérite notre attention.

Le Palais. — Des auteurs font remonter la construction primitive du palais au temps de l’empereur Julien, lorsqu’en 357 il réorganisa la province des Gaules. Ce fut la curie et le siége de l’autorité municipale.

Après la domination romaine, les rois wisigoths s’y logèrent au milieu des ruines. Reconstruit ou restauré sous Pépin, puis sous Charlemagne, ruiné sous ses successeurs, il fut appelé par Louis le Débonnaire son château royal de Poitiers.

Habité plus tard par nos comtes de Poitou devenus maîtres héréditaires du duché d’Aquitaine, il fut réédifié avec magnificence par Guillaume le Grand, au commencement du XIe siècle, et ce prince, aussi puissant