que était donnée en France par le clergé dans des proportions qu’ignorent, il faut le croire pour leur honneur, mais non à leur honneur, ceux qui ne reculent pas devant des accusations glorieusement démenties par les faits.
Quartier de cavalerie. — Descendons par la rue de la Bretonnerie, ainsi nommée dès 1422, peut-être parce que dès lors on y voyait pendue, comme en 1671, l’enseigne du duc de Bretagne. Si nous pouvons en obtenir l’autorisation, tâchons de pénétrer, à l’extrémité de cette rue, dans le quartier de cavalerie : il mérite d’être visité.
C’est un fort bel établissement en son genre. Il a de l’air, du soleil, de l’espace. Seulement la ville de Poitiers est bien un peu autorisée à regretter de n’en pas être propriétaire, après avoir dépensé, en capital et intérêts, quelque chose comme SEPT CENT MILLE FRANCS pour le faire construire.
Ce chiffre vous étonnera sans doute, cher lecteur : mais ce n’en est pas moins de la plus parfaite exactitude.
C’est après avoir entrepris cette grande œuvre et avoir absorbé ses ressources et compromis alors l’équinlibre de ses finances, que la ville de Poitiers s’est vue forcée, crainte de pis, de prier le gouvernement de vouloir bien l’en décharger. Cette remise a eu lieu effectivement par suite d’ une délibération du Conseil municipal du 2 février 1829. C’est étrange, n’est-il pas vrai ? Mais pourtant cela est.
Montierneuf. — Une grande porte d’un style fort modeste se présente à nous, et, dans le lointain, au bout d’une petite place plantée d’arbres alignés, nous apercevons la façade à pignon triangulaire d’une église : c’est l’église de Montierneuf.
Ce nom vient de moustier neuf (monastère neuf, monasterium novum) par opposition au moustier de Saint-Cyprien, bâti auparavant, et par corruption on a dit Moustier-Neuf, et enfin Montierneuf.