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COLLÉGE DES JÉSUITES.


Du nouveau collège, comme de son devancier, nous allons dire, et en moins de mots, l’histoire.

C’est au mois d’août 1854 que, sur les instances de Mgr L.-E Pie, évêque de Poitiers, organe des vœux d’un grand nombre de pères de famille de son diocèse, la Compagnie de Jésus résolut d’ajouter un collège à la résidence qu’elle possédait rues Neuve et de l’Industrie.

Cet établissement succédait alors à l’institution ecclésiastique libre dite de Saint-Vincent-de-Paul, dirigée non sans succès jusque-là, depuis plusieurs années déjà, par des prêtres du diocèse, et qui occupait à cette époque, dans la rue Bourbon-Orléans, dont il sera bientôt parlé, une portion de l’ancien couvent des Jacobins, que l’évêque de Poitiers devait lui-même, partie à une pieuse munificence, partie à une acquisition personnelle.

Malgré l’exiguïté relative de ce local, qu’agrandirent bientôt après d’indispensables annexes, le nouveau collége, qui comptait un personnel de 40 Pères, reçut, dès la première rentrée, plus de 150 élèves, qui purent suivre les cours complets des études, depuis les classes élémentaires jusqu’à la philosophie.

L’année suivante, le nombre des élèves s’étant déjà considérablement accru, on dut loger ceux des classes élémentaires à la résidence.

Cet état de choses ne pouvait durer ; il présentait des inconvénients de toute sorte et à tous les points de vue : il fut donc résolu qu’il serait fait choix d’une situation qui pût se prêter aux développements matériels qu’exigeait le succès désormais assuré de l’œuvre, et qu’on essayerait de se « loger chez soi ».

Au centre de la ville, la chose était irréalisable, car l’étendue, condition essentielle et première en supposant qu’on l’y pût rencontrer, ne s’obtiendrait qu’au prix de sacrifices impossibles. On jeta donc les yeux sur le vaste emplacement qu’avaient occupé jadis les religieuses Filles de Saint-François, et grâce à l’intervention prudente, dévouée, habile, d’un ancien élève des RR. Pères, plusieurs acquisitions successives les mirent