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LA FONTAINE DU LÉGAT. LA MACHINE HYDRAULIQUE.

étroite pour laisser passage aux charrettes chargées d’objets d’un gros volume.

La chapelle que vous voyez sur l’une des piles du pont à droite réclame quelques explications.

A l’époque où la ville de Poitiers dut, selon une tradition que nous rapporterons plus tard, son salut à la protection de la sainte Vierge et de ses saints patrons Hilaire et Radégonde, la cité reconnaissante fit élever aux portes de la ville sur tous les ponts et dans plusieurs édifices religieux, des chapelles en l’honneur de la Mère de Dieu.

Celle du pont Joubert est la seule qui ait survécu à la destruction de ses nombreuses sœurs : sur le frontispice vous lirez le quatrain suivant, tout empreint d’une gracieuse naïveté, et dû au Vénérable Père de Montfort, fondateur des Sœurs de la Sagesse, qui, au siècle dernier, évangélisa les habitants de ce quartier de la ville :

Si l’amour de Marie
Dans ton cœur est gravé,
En passant ne t’oublie
De lui dire un Ave.

Ce quatrain qui suffisait au sentiment poétique de nos bons aïeux, était reproduit sur toutes les chapelles publiques et particulières qui décoraient les portes, les ponts, les angles des rues et les façades des maisons. Il a disparu partout à peu près.

La Fontaine du Légat. — A l’extrémité du pont Joubert, sur la gauche, près du lit de la rivière, s’élève un petit monument ogival : il couvre la source dite Fontaine du Légat. Nous ignorons l’origine de ce nom, mais nous savons que ce fut René Cytois, seigneur du Breuil, maire de Poitiers en 1663, qui fit construire ce monument. L’emblème religieux du salut des hommes le couronnait autrefois : il a disparu.

La machine hydraulique. — En continuant notre course le long de la rive droite du Clain, nous