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SAINTE-RADÉGONDE.

chaire. Nous avons déjà vu ce sujet sur un vitrail de l’église de Saint-Pierre : c’était autrefois la chapelle de Sainte-Madeleine. On y place actuellement, au jeudi saint, le reposoir.

Au-dessus de l’ogive, brille une assez bonne copie de la Cène, de Philippe de Champagne. On prétend que cet artiste a donné aux apôtres les traits des solitaires de Port-Royal : c’était sans doute un acte de foi à sa manière.

Le grand vitrail a dû être donné, de 1311 à 1316, par Philippe le Long, comte de Poitou, dont on voit briller partout les armoiries écartelées de France (d’azur semé de fleurs de lis d’or) et de Poitou (de gueules semé de tours d’or).

Ce vitrail représente le jugement dernier, sujet très-rare dans les vitraux ; c’est un des plus complets qui existent. Au centre de la rosace, on voit le donateur à genoux devant sainte Radégonde. L’histoire de Jésus-Christ complétait cette vaste composition aujourd’hui défigurée par suite du pillage de 1562.

La troisième fenêtre contient les principales scènes de la vie légendaire de sainte Radégonde, qui est continuée, pour ainsi dire, sur la fenêtre qui fait face à la grande rosace du Jugement dernier.

L’autre vitrail, bien que dans un état de conservation satisfaisant, ne peut être expliqué.

Si la sacristie est ouverte (à droite, avant la balustrade qui règne devant la crypte de l’église), nous vous conseillons d’y entrer.

Ce petit monument offre un charmant échantillon de l’architecture de transition.

Les nervures de ses voûtes, agencées avec art, sont supportées par des demi-colonnes engagées, reposant elles-mêmes sur des figures formant consoles, parmi lesquelles on croit, mais sans preuves, que quelques-unes sont historiques et représentent Aliénor d’Aquitaine et l’évêque de Poitiers Gilbert de la Porée. À la clef de la voûte on voit le Père Eternel, et aux quatre angles les symboles des évangélistes.