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ÉVÊQUES DE POITIERS.

sont annexées aujourd’hui aux diocèses d’Angoulême, de Bourges, de Tours et d’Angers. En cheminant vers les lieux où existait jadis l’abbaye de Sainte-Croix, un peu à droite de l’école cléricale, disons un mot des évêques de Poitiers.

La foi chrétienne fut prêchée au milieu du ler siècle, dans le Poitou, par saint Martial, l’apôtre de l’Aquitaine, qui sans doute y recueillit les fruits abondants qui naissaient partout sous ses pas. Le siège épiscopal de Poitiers, l’un des plus anciens des Gaules, a été établi, selon certains auteurs, peu après le milieu du IIIe siècle.

Nous croyons devoir le faire remonter bien plus haut, au temps même de l’apôtre de l’Aquitaine, saint Martial, que nous regardons comme un des disciples du Sauveur. (V. nos Vies des Saints du Poitou, t. I.)

On ignore les noms de la plupart des évêques qui précédèrent saint Hilaire, et on ne peut, dès lors, fixer le nombre total des prélats qui ont occupé jusqu’à ce jour son siège glorieux.

On en connaît 118, dont deux administrèrent le diocèse deux fois, à deux reprises différentes ; sept furent décorés de la pourpre romaine ; un, saint Emmeran, fut martyr de la foi qu’il alla prêcher en Bavière, et plusieurs portent des noms chers à plus d’un titre à la catholicité.

Le premier de tous, saint Hilaire, docteur de l’Église, confesseur de la foi catholique, qu’il a défendue contre l’arianisme avec une vigueur et un talent qui l’ont fait nommer par saint Jérôme « le Rhône de l’éloquence latine, » souffrit pour sa foi les persécutions et l’exil, et mourut de la mort des saints le 13 janvier 367 ou 368.

On a de lui un grand nombre d’ouvrages de la plus haute importance. Un savant prélat (Mgr Cousseau, évêque d’Angoulême) lui attribue la composition du Te Deum, cette hymne magnifique qui exprime, aux jours de leurs triomphes, la reconnaissance des peuples chrétiens, comme il dut exprimer le triomphe et la reconnaissance du grand évêque à son retour au milieu de