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ORGUE DE LA CATHÉDRALE.

attachées : — non pas que nous craignions, même pour un instant, que vous puissiez voir un vrai saint Hilaire dans la figure de ce je ne sais quoi habillé en évêque. — Passons.

Comme tout cela est pâle et froid, en comparaison de ces vitraux, étincelants, qui représentent, au fond de la croisée, l’histoire touchante de Joseph, à droite la légende d’un saint martyr et celle de saint Blaise, évêque de Sébaste en Arménie, légende fort renommée au XIIIe siècle, et que nous reverrons bientôt sur les vitraux de Sainte-Radégonde !

Le vitrail qui suit, dans le bas-côté, contient l’histoire de Josué, ses guerres et ses victoires dans la Terre promise.

N’apercevez-vous point sur votre droite un dessin bizarre tracé à la pointe sur le mur de la troisième travée, au-dessus du soubassement qui règne autour de l’édifice ?

On a lieu de croire que c’était la représentation, l’épure du labyrinthe ou chemin de Jérusalem, qui se trouvait autrefois dans la cathédrale de Poitiers, comme il en existait dans beaucoup d’autres. C’était effectivement une sorte de labyrinthe s’élevant en saillie dans la nef en détours multipliés, et dont les fidèles suivaient les mille méandres dans cet esprit de foi qui leur faisait appliquer cette pratique pieuse à la mémoire du trajet que parcourut Jésus-Christ pour se rendre au Calvaire au milieu des douleurs de la Passion.

C’était alors sans doute une forme spéciale de prières, une dévotion qui nous semble ressuscitée aujourd’hui sous le nom de Chemin de la Croix.

Orgue. — Avant de sortir de ce temple auguste, n’oublions pas de donner quelques instants encore au magnifique instrument qui en fait retentir les voûtes sonores des sons puissants de ses riches accords.

La première mention d’un orgue dans l’église Saint-Pierre est faite à la date du 4 juin 1363, à l’occasion de l’entrée d’Aymeri de Mons, évêque de Poitiers.