Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
ÉGLISE CATHÉDRALE DE SAINT-PIERRE.

offriront à notre examen un sujet fertile. Leurs légères colonnettes, surmontées de la gracieuse ogive, encadrent des anges tenant des couronnes dans leurs mains, puis des monstres, des animaux symboliques, des sujets religieux habilement sculptés, mais qu’une épaisse couche de peinture a défigurés.

Parmi les animaux symboliques, vous remarquerez sur l’ancienne stalle du doyen du Chapitre un petit hibou, oiseau solitaire et taciturne qui aime la nuit, craint le soleil et le jour, le mouvement et le bruit : serait-ce une allusion ?

Ces stalles, œuvre capitale, l’une des plus remarquables de France, sont dues au ciseau d’un sculpteur de la première moitié du XIIIe siècle. En raison de cette date et de la manière dont elles sont exécutées, ces stalles sont un monument précieux, auquel il est à regretter qu’un malencontreux pinceau ait ajouté des couches de peinture impossibles à détruire sans danger pour ce qu’elles décorent.

Derrière les stalles, qui ont été découpées habilement à cet effet, l’on a placé un bel orgue d’accompagnement, dû à la générosité d’un des membres du Chapitre (M. de Larnay), générosité qui s’est produite dans plusieurs autres dons fort importants.

Cette chapelle, au fond du transsept nord, était dite primitivement de Saint-André, à cause d’une relique insigne de ce saint ; elle fut appelée plus tard des Évêques, soit parce que plusieurs y étaient ensevelis, soit plutôt parce qu’après les ravages des protestants, les statues de huit évêques (sans doute les huit évêques honorés d’un culte public à Poitiers) y avaient été placées.

Elle se nomme chapelle du Sacré-Cœur depuis qu’en 1816 y fut établie la dévotion au Sacré Cœur de Jésus ; l’autel qui la décore, et qui est d’un bien pauvre style, provient des Capucins (voir leur article plus loin), dont la cathédrale hérita en 1792.

Après un coup d’œil d’estime au tableau du Denier de la veuve (Fleury, 1819), de grâce, ne jetez pas les yeux sur ces toiles indignes du chœur grandiose où elles sont