appelait MM. les chanoines de Saint-Pierre, les glorieux. Ce titre se justifiait, populairement parlant, par certaines distinctions dans le costume, qui n’appartenaient pas aux autres Chapitres.
Celui de Saint-Pierre portait, l’hiver, un habit de chœur composé d’un grand manteau de drap noir, dont les devants étaient doublés de velours cramoisi, d’un camail en rotonde fermé par devant avec des boutons rouges, et terminé en arrière par une longue pointe triangulaire. Un capuchon faisant partie du camail, doublé de velours cramoisi comme le manteau, recouvrait complètement la tête. Cet habit de chœur se prenait à la Toussaint et se quittait à Pâques.
Passons au monument.
Ce parvis, qui se développe sous nos yeux, a été décoré en 1831 d’une longue suite de marches d’escalier en pierre avec bornes reliées par des chaînes de fer : il était autrefois protégé contre les envahissements de la voie publique par de forts parapets. On y voyait les lions et la chaire, signes de la juridiction qui s’exerçait devant les églises les plus importantes.
Nous verrons bientôt, devant celle de Sainte-Radégonde, un type encore assez bien conservé de ces sortes de constructions qui déterminaient l’enceinte dans laquelle se passaient certains actes religieux ou civils, ainsi que nous l’avons déjà dit, à propos de Saint-Porchaire. (V. p. 54.)
« Ce parvis est encombré aujourd’hui : des amas de matériaux de toute sorte annoncent qu’un grand travail se prépare : et, en effet, la belle rosace qui surmonte le portail va être reconstruite.
« Altérée par le fâcheux incendie qui dévora en 1681 le grand orgue, elle menaçait de s’écrouler bientôt. Espérons que cette restauration, coûteuse mais nécessaire, fournira l’heureuse occasion de restituer à la façade de notre cathédrale son véritable caractère, en déchargeant son faite inachevé des additions monstrueuses qui l’écrasent, et en la couronnant d’un fronton digne d’elle. Peut-être aussi fera-t-elle disparaître du