arcs-doubleaux, vous verrez, écrite par le ciseau d’habiles et pieux sculpteurs, l’histoire du saint personnage qui préludait là, il y a quinze siècles, aux actes de sa vie merveilleuse, et vous remarquerez qu’il n’est question en effet, dans ce livre de pierre, ni du moine, ni de l’évêque, mais du soldat de Pannonie, du converti, du catéchumène, du nouveau chrétien. Pour suivre la deuxième grande phase de la vie poitevine du disciple d’Hilaire, vous devrez quitter les murs de Poitiers, et aller à Ligugé, à quelques kilomètres de là, chercher la trace, vivante aussi, du fondateur de la vie monastique en Occident.
Nous vous avons dit que cet oratoire de saint Martin est sorti d’hier des mains de ses pieux constructeurs, et pourtant il porte déjà sur ses plus délicates décorations l’empreinte de mutilations détestables. Vous aurez peine à croire qu’elles soient dues à des enfants de la cité, que l’on connaît et qui les ont méchamment commises.
L’esprit de charité est une belle chose ; nous comprenons aussi que l’on recule devant l’application rigoureuse du code pénal à des faits qui imposent aux parents une grave responsabilité ; mais enfin, puisque, dans ce siècle de progrès en toutes choses, on n’a pas encore pu obtenir que le sentiment seul de l’art protégeât ce que devraient faire respecter de plus saintes pudeurs ; puisque le code pénal français n’admet pas la punition qui devrait être infligée sur la place publique à de coupables drôles, eh bien ! qu’on se serve du code pénal tel qu’il est, et qu’on attache au pilori de l’opinion publique les noms de ceux qui commettent de pareilles choses et de ceux qui les ont rendues possibles par les lâchetés d’une mauvaise éducation !
Saint-Hilaire-entre-les-Églises. — A côté de la chapelle de Saint-Martin se trouve l’antique sanctuaire dont le nom est dû à sa situation et au vocable sous lequel il fut placé dès son origine.
Il est évident pour nous que la première église, l’Ecclesia matrix de Poitiers, qui fut élevée à Dieu quand