miers jours de la république de 1848, nous dûmes demander au représentant du gouvernement d’alors — M. Paul Mabrun — sa protection dans un cas extrême qui ne se produisit point, malgré de misérables excitations.
Le bon esprit de notre population rendit inutile, fort heureusement, une énergie sur laquelle il ne nous était vraiment permis de compter que dans une certaine mesure.
Les temps et les hommes sont changés ! Quand on a vu l’État, appréciant à sa juste valeur le monument qu’il avait racheté et pris sous sa protection spéciale, lui consacrer d’importantes allocations destinées à le faire revivre, au lieu de l’abandonner à une lente mort — que souhaitaient, il faut bien le dire, un grand nombre, — on a compris enfin qu’il y avait réellement quelque chose de plus digne d’une cité renommée comme centre intellectuel, que des vœux inintelligents ou un mauvais vouloir ridicule.
Sous l’inspiration de ce sentiment honorable, les représentants de la ville, répondant à une généreuse impulsion, ont voulu s’associer largement à la pensée du gouvernement, en mettant à la disposition de leur chef des crédits suffisants pour dégager les abords du monument et concilier sa conservation, désormais assurée et bien accueillie, avec les exigences de la circulation publique.
Telle est l’origine des travaux qui s’exécutaient au moment où se publiait notre 2e édition, et qui sont aujourd’hui complètement achevés.
Et maintenant, étudions le monument lui-même et disons son histoire.
Nous allons d’abord examiner avec soin son aspect extérieur, et faire la part aux divers siècles.
Aux plus anciens appartient le bâtiment rectangulaire, ce que Dufour appelle le quadrifrons ; aux derniers, la façade si pauvre du côté de la porte, avec son campanile rustique.
Remarquons ce système de maçonnerie bizarre composée de couches de larges pierres plates et de briques,