étaient autrefois ceux du Doyenné de la cathédrale. C’est là que se sont retirées, depuis le Concordat, les pieuses filles de sainte Radégonde, débris vénérables de l’antique et célèbre abbaye de Sainte-Croix, dont nous allons bientôt retracer l’histoire. Pour le moment, nous nous bornerons à vous engager à aller visiter la chapelle tout nouvellement construite, dont le clocher gracieux vous indique l’entrée. C’est un édifice qui fait honneur à l’architecte (M. Ferrand), lequel a su, en empruntant au XIIIe siècle ses inspirations, faire une œuvre à laquelle l’exiguïté forcée de l’ensemble n’enlève rien du mérite réel de ses heureuses proportions.
« Quand cette chapelle sera terminée, quand on aura restitué à son chœur la grille en fer que l’abbesse Marie-Thérèse-Radégonde de Baudéan de Parabère avait fait exécuter pour l’ancienne chapelle de Sainte-Croix, et qui est une œuvre remarquable de la serrurerie du XVIIIe siècle bonne à conserver, malgré cette jeunesse relative, comme une sorte de monument historique, ce sera un des sanctuaires de Poitiers les plus dignes de fixer l’attention.
« Il sera, en effet, le dépositaire des trésors qu’aimeront à voir les yeux du touriste simplement curieux, et que voudront surtout vénérer les cœurs chrétiens. » Ce futur de notre 2e édition est, aujourd’hui, le présent.
Les filles de sainte Radégonde sont assurément les plus pauvres des servantes du Seigneur ; mais elles sont riches des objets précieux qu’elles rattachent au souvenir glorieux de leur royale fondatrice.
Elles montrent avec respect un petit pupitre en bois de chêne dont se servait, dit-on, la reine de France, et, ni le genre de sculpture ni les sujets mis en relief par le ciseau de l’artiste sur ce meuble plusieurs fois séculaire n’autorisent à repousser dédaigneusement le témoignage respectable d’une longue tradition.
Ce pupitre a 10 cent. de hauteur sur le devant, 16 à la partie postérieure, 20 cent. de large sur 22 de profondeur.
Aux quatre angles les symboles des évangélistes, sur