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RELIGIEUSES DE LA VISITATION.


Revenons maintenant au plan de Saint-Simplicien.

Sur ce plan dans une maison située à gauche en remontant, nous verrons, si vous le désirez, un des échantillons les plus anciens de cette curieuse enceinte romaine, dont le caractère, si étrangement bizarre, justifiera à vos yeux ce que nous en avons dit dans notre introduction.

Après avoir examiné avec soin ces témoignages des luttes passées, nous reprendrons en montant notre rue Saint-Simplicien, et sur notre droite, au no 15, nous apercevrons les traces d’un récent badigeon de lait de chaux. Il recouvre la figure d’un éléphant, autrefois assez grossièrement barbouillée sur le mur. Cette figure, moderne elle-même, avait été superposée sur une peinture beaucoup plus ancienne, qui représentait le même sujet. C’était l’enseigne de l’auberge de l’Eléphant, dans laquelle, d’après une tradition religieusement transmise de père en fils, Henri de Navarre vint passer une nuit, tandis que la Ligue armait encore contre lui le roi Henri III.

Si vous nous demandez pourquoi le Béarnais faisait une telle escapade, nous nous empresserons de prévenir toute mauvaise pensée à l’encontre du vert-galant. Il venait, ce n’est pas douteux, pour s’entretenir avec Diane de France, duchesse de Châtellerault, sa belle-sœur, des grands intérêts que cette femme illustre avait pris entre ses mains, et qui devaient être bientôt sauvegardés, pour le bonheur du pays, par la réconciliation qu’elle sut amener entre le roi de France et son successeur.

C’est ainsi que l’un des faits les plus heureux qui aient été ménagés par la Providence à son royaume de prédilection se rattache directement à l’humble maison du pauvre quartier de Saint-Simplicien de Poitiers.

Religieuses de la Visitation. — En poursuivant notre course, à l’extrémité de la rue Saint-Simplicien, au point où elle est coupée par la rue des Jardiniers,