élevé, cette heureuse rencontre produit des effets merveilleux. L'âme d'un Slave qui a de l'âme a plus d'étendue qu'une autre sans être moins pro- fonde, et elle donne à ses vertus une souplesse que nous ne donnons nous autres qu'à nos vices.
« Après ces déclarations de principes, vous allez être convaincus à jamais que j'adore mon tyran. Mettez, si vous le voulez, que j'adore aussi monsieur son fils! A propos, je crois avoir rencontré sur la grande route cet aimable enfant le jour de mon arrivée; depuis lors je n'ai pas eu l'avantage de le revoir. J'ai pris tous mes repas dans ma chambre. La salle à manger , m'a-t-on dit, était livrée aux maçons. A l'heure qu'il est, les réparations sont achevées, dorénavant nous dînerons en famille. Ah! mes bons amis, c'est avec vous que je voudrais dîner demain! Quand boirai-je de nouveau ce café parfumé?… »
V
Le lendemain était un dimanche. C'était pour
Gilbert un jour de liberté. Vers le milieu de la
matinée, il sortit pour faire une promenade dans les
bois. Il errait depuis une heure, quand, retournant
la tête, il vit venir derrière lui une petite troupe
d'enfants qui portaient un costume étrange. Les
deux plus âgés étaient vêtus de robes bleues et de
manteaux rouges, et leur tête était coiffée de
bonnets en feutre entourés d'un cercle en papier doré
qui figurait une auréole. Un autre plus petit portait
un scapulaire de couleur grise, peint de diables