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On dirait que les oiseaux
Chantent tous dans le même arbre,
Et j’entends le bruit d’épingles
De leurs pattes sur les toits.

On arrose la chaussée ;
Mes draps me semblent plus frais.
Je sens l’odeur du savon
Qui est près de la cuvette.

On n’a pas encore marché
Sur le sable des jardins,
Et toutes les rues sans hommes
Sont pareilles à des routes.

Le fleuve s’est rajeuni
D’une eau qui a traversé
Les campagnes et la nuit.
Remorqueur, tu peux chanter.

Le canal n’a plus de rides :
Marinier, tu peux partir.
L’aube est pleine de voyages
Qui ne devraient pas finir !