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AUBE D’ÉTÉ


Je n’ai pas ouvert les yeux,
Et je sais que le jour point.
Mon corps reste dans le lit,
Mais mon âme est déjà loin.

Elle goûte parmi l’aube,
Un bonheur aérien,
Et revient de temps en temps,
Me rappeler que j’existe.

La fenêtre est grande ouverte
Avec le store baissé.
Je suis baigné du même air
Que les feuilles et les nids.

J’ai ouvert aussi la porte :
J’aperçois dans le couloir
Ce premier rai de soleil
Qu’aucun pas ne trouble encore.