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LE PARFUM DES PRAIRIES

Je le voudrais solide à percer un bouclier,
Toujours en l’air, insatiable de volupté,
Indomptable, inaccessible à la fatigue,
Et ne connaissant pas le sommeil.
Mon zouque pleure dans l’attente de ce zeb que je chante,
Mais il a beau gémir, personne ne vient.
Prends patience et souffre, mon pauvre zouque ;
Mais quand viendra l’amant que mon cœur appelle,
Mon zouque restera gonflé de trop de jouissance,
Mon corps sera brisé par ses caresses de fer,
Et son zeb se fixera pour toujours dans moi.
En entrant il donnera deux fois de la tête, comme un bélier,
Puis il caressera amoureusement mon tortouche
Alors qu’il me mette sur le ventre, sur le dos ou sur le côté,
Qu’il embrasse mes joues veloutées et mes lèvres roses,
Qu’il me serre dans ses bras à me faire mourir,
Et je resterai pâmée dans ses mains bien aimées.
Qu’il caresse mes sourcils et mes yeux,
Et que ma bouche sente les baisers brûlants de son cœur de feu.
Oh, qu’il vienne cueillir mon fruit qui est mûr,
Qu’il ouvre mes jambes pour embrasser le haut de mon zouque,
Et que sa main caressante remplace son tota absent ;
Puis, au moment délicieux, qu’il entre son zeb bien au fond,
Et qu’il s’agite en tournoyant, je l’aiderai de mon côté,
Puis il doublera de vitesse.