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LE JARDIN PARFUMÉ

je ne sortirai pour toujours d’ici qu’après avoir fait bonne justice de ces misérables.

Alors il alla ouvrir la première porte et l’ayant franchie, il la referma après lui. Il fit de même pour les cinq autres ; la septième ouverte, il vit devant lui la campagne et ses amis qui l’attendaient dans l’anxiété.

— Qu’avez-vous vu, Seigneur ? demandèrent-ils tous.

— Je vous l’apprendrai plus tard, répondit le Chef. Venez dans la maison où vous verrez sept nègres, sept femmes et douze filles toutes plus belles les unes que les autres.

Chacun admirait la grandeur d’âme du Sultan, sa sagesse et sa vaillance.

— Quel singulier accoutrement avez-vous là ? lui dit son Vizir.

— Silence, répliqua Direm, qu’il te suffise de savoir que, sans ce vêtement, j’étais perdu.

En disant cela il enleva le burnous de dessus sa tête, le jeta loin de lui, et la petite troupe vit briller l’or, les diamants et les perles du costume de son seigneur.

Ils traversèrent les sept chambres et arrivèrent bientôt à la salle des nègres.