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LE PARFUM DES PRAIRIES

nesse et de nouvelles émotions s’emparent de leurs sens.

Dieu, le souverain organisateur de toutes choses, a fait les seins des femmes arrondis ; il a fait leur cou ravissant, leur gentil menton et leurs joues belles et veloutées, gracieusement ornées d’anneaux d’or et de diamants qui semblent s’échapper de leurs oreilles fines et rosées : il a fait leur bouche pourprée qui irrite les désirs lorsqu’elle cherche à fuir sous les baisers de l’amant heureux, leurs paupières et leurs cils recourbés comme le sabre étincelant, leur ventre ferme et leur nombril charmant ; il a fait pour nous ce pli délicieux qui sépare le ventre de la cuisse, et leurs hanches lourdes et fortes.

Si la femme ouvre ses jambes, regarde, et tu verras entre elles et un peu en dessous, une figure qui, tout d’abord, ne te paraîtra peut-être pas engageante, car elle ressemble à la figure du lion qui rugit, prêt à saisir sa proie.

C’est ce qu’on appelle le fordj.

Que de gens morts pour cette tête de lion ! que d’yeux aveuglés par son éclat ! qu’il est triste de songer à tant de maux causés par une bouche qui n’a qu’une petite langue et deux lèvres !