Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
225
LE JARDIN PARFUMÉ

près de l’arbre. Ils n’eurent pas à attendre longtemps pour voir apparaître Bahia. Dès qu’il l’aperçut, son amant se leva, s’élança au-devant d’elle, l’embrassa, la serra contre sa poitrine, et ils se mirent à se baiser, à se caresser et à s’accoler.

L’amant lui dit :

— Ô Bahia, n’aurais-tu pas un moyen pour que nous puissions passer la nuit ici, sans que ton mari soupçonnât de mal ?

Elle répondit :

— Oh ! par Dieu ! si cela te fait plaisir, il ne manque pas de moyens.

— Hâte-toi donc, reprit l’amant, de m’en faire connaître un.

Elle lui demanda alors :

— Ton ami t’est-il dévoué et est-il intelligent ?

— Oui, répondit-il.

Elle se leva, se dépouilla de ses vêtements et les donna à l’ami qui lui remit les siens, dont elle se revêtit ; puis elle lui fit mettre ceux qu’elle portait. L’amant, surpris, lui dit :

— Que veux-tu donc faire ?

— Tais-toi, lui répondit-elle.

Puis, s’adressant à l’ami, elle lui donna les explications suivantes :