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LE JARDIN PARFUMÉ

un homme beau de corps et d’intelligence, ils se sentent éblouis et communiquent au cœur la passion qui l’enchaîne à son tour ; l’amour prend naissance dans les yeux, mais c’est au cœur qu’il reste fixé : c’est là qu’il habite tout entier. Mais ce cœur a des désirs immenses qu’il ne peut assouvir seul ; il a besoin d’un aide qui les matérialise en partie, car dans son sein est uniquement renfermée l’essence de l’amour, la portion idéale : il appelle à lui le fordj, qui le seconde à merveille et termine la série des sensations amoureuses.

Et comme on lui demandait, à cette femme pleine de science, de compléter ses renseignements, elle ajouta :

— L’amour dégénère souvent en passion essentiellement physique. Il y a des femmes folles de leur corps, d’autres dont l’insensibilité est absolue. Chacune a une façon différente de sentir, cela dépend souvent de leur constitution ; leurs zouques n’étant pas conformés de même, le tota qu’elles envient doit être de plusieurs façons. Celles qui ont l’aoualda rapproché des lèvres, voudront un zeb court mais gros ; celles qui auront, au contraire, l’aoualda profondément placé dans le fordj, rechercheront un membre grand,