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LE PARFUM DES PRAIRIES

Quand le tota et le zouque sont en présence, il leur arrive parfois de discourir, et tous deux parlent capitulation. Le zeb est comme un capitaine d’armée en face d’une forteresse ; le zouque s’effraie et veut repousser cet agresseur à la tête humide. Jamais, dit-il, tu ne franchiras la poterne. Mais l’autre qui sourit, balance son front et répond : Soyons amis, notre alliance sera bonne, je t’assure. Puis il approche plus près et le zouque, riant à son tour, se livre tout désarmé et reste tout ébouriffé de la fougue de l’assaillant, qui cherche les coins et les recoins, voulant connaître à fond les moindres secrets que désire encore lui cacher sa victime. Puis il entre, ressort, pénètre jusqu’au fond où il se fait mordre par Aoualda, qui lui crie : Tu es blessé à mort, car voilà ton sang qui coule. En effet, Sidi zeb se retire, des contractions nerveuses font croire à son agonie ; pourtant il n’en est rien, car il remonte bientôt à l’assaut, plus vigoureux que jamais. Mais le succès le perd, et il se retire la tête basse pour s’endormir, comme s’il était ivre.

Donnons maintenant l’explication de quelques-uns des noms donnés au zeb au commencement de ce chapitre.