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laissa que le nègre Dorerame, qui était d’une énorme corpulence et avait le cou d’un taureau. Il lui fit couper les oreilles, le nez et les lèvres, ainsi que le membre viril, qu’on lui plaça dans la bouche. Après quoi, il le fit pendre à une potence.

Enfin le roi fit fermer les sept portes de la maison et retourna à son palais.

Au lever du soleil, lorsqu’il fit jour, il envoya une mule à Beder el Bedour, pour qu’on la lui amenât. Il la fit demeurer avec lui et il la trouva l’excellente des excellentes.

Le roi fit ensuite restituer à Omar ben Isad la femme qui lui avait été enlevée, et il le fit son secrétaire particulier. Puis il prescrivit au vizir de répudier sa femme. Il n’oublia pas le chaouch et le commandant des gardes, auxquels il fit des largesses comme il le leur avait promis : il employa à cet usage l’argent du nègre. Quant au fils du vizir de son père, il le fit mettre en prison. Il fit aussi rechercher la vieille entremetteuse et, quand elle lui eut été amenée, il lui dit : « Donne moi des renseignements détaillés sur la conduite du nègre, et dis-moi s’il n’y a bien que toi qui conduises ainsi les femmes aux hommes. » Elle lui répondit : « C’est le métier de toutes les vieilles femmes. » Il la fit alors mettre à mort, ainsi que toutes les vieilles femmes qui faisaient ce métier. C’est ainsi que fut coupée, dans le pays, la racine du maquerellage et que l’arbre en fut brûlé.

Il fit, en outre, renvoyer dans leurs familles les femmes et les vierges en leur prescrivant de se repentir au nom de Dieu.

Ce récit ne présente qu’une faible partie de tout ce que produisent les ruses et les stratagèmes